L’assurance maladie a expérimenté entre 2014 et 2017, dans 22 départements, un dispositif pour lutter contre le renoncement aux soins des assurés du régime général. Parmi les 11 236 actions concluantes conduites, 9 057 accompagnements ont été clôturés au 31-08-17.
Aujourd’hui implanté dans les Alpes-Maritimes, le Vaucluse et Marseille, il sera déployé en régions Paca et Corse d’ici la fin de l’année 2018.
L’identification des personnes concernées est faite uniquement par des professionnels de terrain, qu’ils relèvent de l’Assurance Maladie ou des partenaires externes : professionnels de santé, centres hospitaliers, Conseils Départementaux, CCAS, associations, mutuelles, etc. Une communication sur les lieux d’accueil est néanmoins prévue afin de libérer la parole de l’assuré sur ses difficultés. Dans tous les cas, le bénéficiaire doit donner son consentement pour être accompagné.
Les situations de renoncement aux soins concernent majoritairement des femmes (58,6%), des personnes vivant seules (36,6%) ou les familles monoparentales (17,7%). Les types de soins les plus en cause concernent les soins dentaires puis les consultations en ophtalmologie et chez un généraliste. La raison est avant tout financière : 57,4% pour des difficultés à assumer les restes à charge et 30,1% pour l’avance des frais.
Ce sont les CPAM qui mettent en œuvre l’accompagnement aux soins. Le service social des Carsat peut être amené à intervenir en tant que détecteur d’une part, mais aussi pour des accompagnements sociaux plus complexes ou lorsque la problématique dépasse le renoncement aux soins. En cas de signalement, l’accompagnement « sur mesure » débute par un bilan des droits santé (CMU-Complémentaire, aide pour les dépenses de santé, recherche d'un praticien aux tarifs abordables, etc.), puis d'un suivi par un conseiller dédié qui aide l’assuré dans ses démarches, avec pour objectif la réalisation effective des soins.
En interne, cette évolution de la culture professionnelle de l’assurance maladie s’accompagne notamment de formations « diagnostic-repérage » et passe par l’appropriation de nouveaux outils.
Pour tout signalement, le bon canal est le 36 46, « nom de code » : Plateforme d'intervention départementale pour l'accès aux soins et à la santé (PFIDASS).